A retenir de l'ISPO Munich 2023 : Travailler ensemble sur une vision d'ensemble

Le secteur se rapproche surtout dans la situation actuelle difficile du marché et avec les nombreuses tâches réglementaires qui l'attendent. Les marques doivent emprunter de nouvelles voies, la vente ne se fait plus uniquement sur la base du prix, mais aussi sur celle de l'objectif, de l'engagement et de la transparence. Il est difficile d'assumer ces tâches seul. Les associations professionnelles telles que l'European Outdoor Group (EOG) ou la World Federation of Sporting Goods Industry (WFSGI) les y aident. Cette dernière a annoncé à l'ISPO Munich qu'elle collaborerait à l'avenir avec l'OMS pour développer des initiatives de promotion de l'activité physique. De son côté, l'EOG a présenté le dernier rapport de l'Outdoor Retailer Climate Commitment, dans lequel onze détaillants outdoor d'Europe démontrent leurs efforts communs pour la protection du climat. Des coopérations passionnantes se sont également manifestées au niveau des produits, comme entre Deuter et la start-up Exopek. Exopek a développé une salle de sport portable qui a été récompensée par l'ISPO Award 2023.

En matière de durabilité, les précurseurs du secteur ont dépassé le stade de l'enfance. De plus en plus de marques et d'acteurs du secteur* réfléchissent de manière approfondie à la manière de mettre en place une économie circulaire qui fonctionne. Il est clair que nous n'en sommes qu'au début. Cependant, de nombreuses marques comme Houdini, Vaude ou Picture Organic Clothing, mais aussi des marques d'ingrédients comme Polartec, ont placé le design de produits recyclables en tête de leur agenda et en mettent de plus en plus en œuvre. La durabilité des produits est donc également au centre de l'attention. Les réparations et les offres de réutilisation doivent faire partie intégrante du cycle de vie des produits. De nombreuses marques comme Patagonia ou Vaude le proposent déjà depuis des années, d'autres, comme Bergans of Norway, suivent. Les détaillants prennent également le train en marche et installent des zones de réutilisation dans leurs boutiques (en ligne).

Il s'agit pour les marques de communiquer également leurs efforts. Car ce qui est important, outre les offres, c'est aussi d'augmenter la participation. "La question que nous nous posons est la suivante : comment informer suffisamment notre clientèle sans la froisser ?", a déclaré Guillaume Robert de Picture Organic.

Mais le plus grand obstacle à surmonter sur la voie de l'économie circulaire est sans doute le recyclage. Ici, des développements cross industriels complexes sont nécessaires pour produire réellement en circuit fermé.

Le problème du recyclage pourrait être abordé d'une autre manière : Par exemple, en utilisant des matériaux qui peuvent être compostés. Lors de la Circular Experience à ISPO Munich 2023, quelques idées de matériaux bruts ont été présentées, la plus importante étant le mycélium – la structure en forme de racine des champignons.

Le mycélium peut être cultivé dans un environnement de laboratoire et même pousser dans une forme prédéfinie, par exemple dans un casque, comme l'a montré studioMOM. Des emballages ou des alternatives en cuir sont également possibles. Ou de la viande alternative, comme celle développée par Infinite Roots® (Mushlabs). Outre les champignons, il y avait d'autres choses à voir : Des textiles d'Ananas Anam Ltd. à base de fibres de feuilles d'ananas, une alternative de duvet à base de roseau de traceless materials, de l'EVA à base d'algues de Bloom ou un polymère biosourcé d'Arkema à base de graines de ricin. Avec la nouvelle MAXFLY, WINQS a déjà conçu une chaussure contenant 84 % de matière biologique. L'objectif est d'atteindre 100 % d'ici à 2027, notamment avec de la laine, des graines de ricin, de la canne à sucre, de l'amidon, du caoutchouc naturel – et des champignons.

Santé, formation, produits, médias, chaînes d'approvisionnement, administration – la numérisation croissante influence tous les domaines du sport. Et ce, de manière toujours plus concrète et rapide. Pour le B2C, cela a pu être vécu de manière très concrète au GameChanger SportsHUB et au Future Lab, où il a été possible d'une part de tester des applications de gamification basées sur la RA et la RV et d'autre part de développer des idées pour de nouvelles solutions numériques créatives dans le cadre de hackathons. Par exemple, pour inciter les jeunes à bouger davantage de manière ludique ou pour réanimer la vie associative moribonde.

La numérisation s'étend également au B2B. En effet, de nombreux processus peuvent être simplifiés ou rendus possibles grâce à un traitement structuré des données – une condition importante pour les collaborations et le respect des exigences réglementaires de l'UE, comme le passeport produit numérique.

Un exemple concret est l'Outdoor Market Intelligence Service (OMIS), que l'EOG a développé en collaboration avec le partenaire d'étude de marché Sporting Insights. Il s'agit d'un tableau de bord en ligne qui regroupe des données de vente mensuelles actuelles et agrégées au niveau des marques et des produits d'une masse critique de commerçants outdoor. L'outil est déjà actif pour le marché britannique, une extension à l'Europe est prévue.

Le terme "gorpcore" ne suffit plus depuis longtemps pour décrire la fusion de la mode et du sport. Les deux sont depuis longtemps indissociables – comme le montrent des stars comme Rihanna, qui portait des chaussures Salomon lors du spectacle de la mi-temps du Super Bowl. De plus, la tendance est de plus en plus diversifiée, libre et inclusive. Entre-temps, de nombreux courants ont vu le jour : Qu'il s'agisse des citadins qui vont encore en forêt après le travail, du phénomène TikTok "Soft Hiking" pour ceux qui recherchent un peu d'attention dans la nature ou des sportifs hardcore* qui accordent beaucoup d'importance au style – il y a quelque chose pour chacun et chacune. Et c'est ainsi que les magasins outdoor deviennent de plus en plus des boutiques de mode.

Ce qu'il fallait encore ? Un lieu où cette fusion puisse être vécue et célébrée. C'est là qu'ISPO s'est associé à la marque hype Highsnobiety pour lancer fin 2022 la plateforme 520M. "ISPO et Highsnobiety travaillent ensemble sur ce point depuis un certain temps déjà. Il y a plus d'un an, nous nous sommes associés sur un sujet qui nous tient tous deux à cœur : le marché du sport et de l'outdoor. Nous nous différencions par les raisons pour lesquelles nous l'aimons tant, et c'est la base d'un partenariat parfait", a déclaré Tobias Gröber, Head of ISPO Group, en ouverture de la keynote de Highsnobiety à ISPO Munich 2023.

Dans l'entraînement, on ne s'occupe plus seulement des muscles, mais aussi de la tête. Les coachs et les athlètes* se préoccupent aussi de plus en plus de la santé mentale et d'une approche globale. "On ne peut pas séparer le corps de l'esprit. Si vous avez beaucoup de stress mental, vous ne pouvez pas avoir les mêmes performances", a déclaré Ireen Wüst, patineuse de vitesse néerlandaise, lors du Global Trainer Summit. De manière générale, on parle aujourd'hui plus ouvertement de santé mentale, même au plus haut niveau du sport, comme l'a confirmé Thomas Tuchel, entraîneur du Bayern Munich (saison 2023/24), sur une grande scène. Et cette prise de conscience dans le sport se transpose également sur le lieu de travail, où le bien-être des collaborateurs joue un rôle de plus en plus important. Ana-Marija Garcevic, du CIO, a elle aussi souligné l'importance du sport, car le manque d'activité physique a des conséquences importantes : "Le sport doit figurer à l'agenda politique ! Il est essentiel pour la santé de notre société. C'est ce que nous a montré au plus tard COVID-19".

Comme de nombreux autres secteurs, l'industrie du sport souffre d'une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Mais il y a de l'espoir : le salon a montré de nombreuses façons innovantes d'attirer et de retenir de nouveaux talents, par exemple grâce aux conférences du Career Day. Tout en haut de la liste des candidats* : Purpose. "Nous recevons beaucoup de candidatures spontanées", a déclaré Benedikt Tröster de Vaude, une marque au purpose très marqué.

Par ailleurs, la jeune génération est de plus en plus attentive à la flexibilité, au développement personnel et surtout à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Marco Grund, coach en santé et en performance, explique clairement qu'il est très important, surtout pour la génération Z, que les employeurs* placent le bien-être de leurs collaborateurs* au centre de leurs préoccupations lors du choix d'un emploi. Car "on n'a des collaborateurs productifs que si l'on prend soin d'eux. Les temps de 'work hard, play hard' sont révolus" !

La bonne nouvelle, c'est que la tournée des carrières a montré qu'il y a plein de talents qui n'attendent que de percer dans le secteur du sport.

Les femmes dans le sport obtiennent enfin plus de projecteurs. Une forte communauté se forme, qui s'engage pour une meilleure rémunération, une plus grande attention des médias et, de manière générale, pour l'autonomisation des femmes dans la société. Certaines marques donnent le ton en plaçant davantage de femmes à des postes de direction. Cela envoie un signal fort et montre que le sport n'est plus seulement une affaire d'hommes. "C'est formidable que les choses changent dans le secteur et que ce problème soit abordé, car l'outdoor est fait pour tout le monde", a déclaré Georgina Kirby, directrice générale de Kari Traa, lors du Women's day by ISPO.

Les gens veulent à nouveau pratiquer davantage de sport en communauté. Les contacts sociaux et le plaisir en groupe ont une grande importance pour beaucoup après la pandémie. C'est l'une des raisons pour lesquelles le padel connaît un tel succès. "Il est très intéressant d'observer à quel point la demande de matches open est énorme. Souvent, les joueurs* ne se connaissent pas avant et réservent un spot libre", a déclaré Filip Kollar de Playtomic, un logiciel de réservation qui permet de telles rencontres.

Ronny Kübrich, cofondateur de Sally Trailrunning, a fait des observations similaires. La jeune entreprise organise des événements de trail running et répond ainsi à la demande croissante. "En fait, on peut aussi courir seul à travers champs. Mais les gens veulent vivre cela en communauté, l'idée de communauté est ici très importante", explique Kübrich. Cela vaut également pour le yoga. "Le yoga en ligne a été une grande chose en raison de Corona. Mais les gens reviennent dans les studios, dans les retraites de yoga. Les yogis recherchent la communauté, la proximité avec des personnes partageant les mêmes idées et la magie", estime James Apppleby, directeur général EMEA de Manduka.