Impressions de Pasang Lhamu Sherpa

Pasang Lhamu a poursuivi sa passion pour la montagne depuis l'adolescence et a conquis avec succès de nombreux sommets comme le Mont Blanc, le Cho Oyu, le Yalapic ou le Pisang Himal. Mais c'est le Chomolungma, la déesse-mère, qui l'attirait le plus. Elle a gravi pour la première fois l'Everest, appelé ainsi par les Sherpas, en 1990, puis a fait deux autres tentatives infructueuses. Ce n'est que le 22 avril 1993 qu'elle a réussi à atteindre le sommet de 8850 mètres par le col sud et la voie d'arête sud-est. Mais le triomphe s'est transformé en tragédie, car Pasang n'a pas survécu à la descente vers le sommet sud.

"Les hommes sont considérés comme héroïques [pour l'escalade] tandis que les femmes sont dites irresponsables".

Très tôt, Pasang Lhamu a voulu faire comme les membres masculins de sa famille et gravir les sommets des montagnes. Mais c'était encore impossible pour les femmes, car leur culture leur imposait des tâches domestiques. Malgré tous les obstacles - elle n'avait pas été scolarisée et appartenait à une minorité ethnique et religieuse - Pasang a poursuivi son rêve et s'est battue pour ses droits en tant que femme, dans l'une de ses dernières conversations, elle a révélé à son frère, Dorjee Sherpa "Si je peux escalader l'Everest - si je peux réaliser mon rêve - les jeunes femmes peuvent le faire aussi".

Tous les enfants du Népal connaissent Pasang Lhamu. Non seulement parce que son histoire plane sur le pays comme un mythe, mais aussi parce que son visage et son nom ornent beaucoup de choses. Des timbres aux écoles, en passant par la Pasanglhamu Highway, longue de 117 km, qui relie Trishuli à Dhunche. À Katmandou, un monument grandeur nature veille sur le lieu. Et un honneur particulier pour cette amoureuse de la montagne : en 1996, une montagne, le Pasang Lhamu Chuli (Jasemba), qui culmine à 7350 mètres, a même été officiellement nommée en son honneur.

La volonté déplace les montagnes, non ? Dans le cas de Pasang Lhamu en tout cas, car ironiquement, la vainqueure de l'Everest n'était probablement pas une alpiniste très rapide. Lors de sa première tentative en 1990, elle a accompagné Marc Barard, un alpiniste français, et son équipe. Batard et les autres membres de l'équipe étaient certains que Pasang était trop lente et pas assez forte pour atteindre le sommet, si bien que Batard lui a recommandé de faire demi-tour à 8 000 mètres.

Cela a attiré l'attention de manière scandaleuse, car lorsque Pasang Lhamu est revenue, son mari a déposé une plainte formelle auprès du ministère du Tourisme, car un étranger n'a pas permis à une femme népalaise d'escalader une montagne népalaise.

Avec son mari Lhakpa Sonam, ils ont créé leur propre entreprise. Nommée d'après le mont Thamserku, que Lhakpa Sonam avait déjà escaladé, ils ont créé la plus grande et la plus fructueuse agence d'expédition du Népal - Thamserku-Expedition. Aujourd'hui encore, l'agence aide les amoureux de la montagne à atteindre les plus hauts sommets du monde - avec un chiffre d'affaires de 2 millions par an. Ainsi, la passion de Pasang Lhamu continue à vivre chez d'autres.

Pour Lhakpa Sonam, le printemps 2023 s'annonce passionnant. Il a déjà gravi 6 sommets de 7 continents différents et prévoit de compléter la liste cette année avec le mont Everest.

Après avoir atteint le sommet de l'Everest en 1993, Pasang Lhamu Sherpa avait atteint le sommet de l'Everest, elle a inspiré de nombreuses femmes, surtout des femmes népalaises, à faire de même. L'une d'entre elles est Pasang Lhamu Sherpa Akita, qui ne partage pas seulement l'amour de la montagne avec l'héroïne nationale, mais qui a même été nommée en son honneur. Et elle fait honneur à son nom. A 19 ans, elle est devenue l'une des premières élèves du Khumbu Climbing Center, a suivi une formation formelle en escalade et est devenue la première femme alpiniste au Népal. En 2016, elle a été élue Adventurer of the Year par National Geographic.